Robert des noms propres - Amélie Nothomb

Je crois que les lecteurs français (voire ceux d'autres nationalités) se divisent en deux catégories : les pro-nothomb et les anti-nothomb (non, ce n'est pas le nom d'un insecticide !). Vous me direz que c'est logique, soit on aime ses écrits, soit on ne les aime pas. Mais ! - Car il y a un mais - dans son cas, soit on adore, soit on haït bon là j'exagère un peu... ce qu'elle écrit.

Robert des noms propres, roman de 170 pages paru en 2002, n'est pas le premier Nothomb que je lis, donc je savais globalement à quoi m'attendre avec le style de l'auteure. Et en effet, les caractéristiques que j'aime tant se retrouvent dans ce livre : le point de vue souvent très étrange de personnages hors du commun, des rebondissements improbables, de l'imagination, un ton particulier, et parfois une atmosphère dérangeante, comme dans Journal d'Hirondelle (l'avez-vous lu ?). Je me doute qu'avec cette description, ceux ou celles qui n'ont jamais lu de livre d'Amélie Nothomb n'auront pas envie de les découvrir, mais ce serait une grave erreur. Je vous aurais prévenus !

Trêve de plaisanteries, passons aux choses sérieuses. Que raconte ce Robert des noms propres ? En fait, il n'y a pas un grand rapport entre le titre et l'histoire et non, ce n'est pas le récit d'un dictionnaire qui devient maîtresse d'école :).
C'est plutôt le récit d'une fille, Plectrude, née dans des circonstances dramatiques et elle-même exceptionnelle, futée, grande danseuse et cancre. Couvée par sa mère adoptive puis rejetée par celle-ci lorsqu'elle arrête la danse à l'école des petits rats pour cause de dénutrition et décalcification, elle va découvrir le secret de sa naissance et tenter de suivre le même chemin que celui suivi par sa mère...

Un petit extrait :

Il lui fallait de l'or, de la myrrhe et de l'encens, de la pourpre et des lys, du velours bleu nuit semé d'étoiles, des gravures de Gustave Doré, des fillettes aux beaux yeux graves et à la bouche sans sourire, des loups douloureusement séduisants, des forêts maléfiques - il lui fallait tout sauf le goûter du petit Thierry et de sa grande sœur Micheline.
L'institutrice ne perdit plus une occasion d'exprimer sa haine envers Plectrude. Comme celle-ci restait la dernière en calcul, la maîtresse l'appelait le "cas désespéré".  

Gravure de Gustave Doré

J'ai donné à ce roman une note de 4 sur 5, il m'a donc bien plu. Plectrude et très intrigante mais finalement assez attachante. Son parcours est... atypique, mais comme dans beaucoup de livres de l'auteure belge, c'est loufoque, drôle, dérangeant, triste, bref, l'écrivaine nous emmène où elle veut et on est obligé de suivre !

Et vous, connaissez-vous ce roman ? L'avez-vous lu ou êtes-vous tenté(e) ? 

Et appréciez-vous Amélie Nothomb ?